PARLEMENT DE WALLONIE
AMÉNAGEMENT DE LA COUR INTÉRIEURE ST GILLES
(Parlement de Wallonie)
Le parti d’aménagement se base sur les constats suivants :
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L’espace mis à disposition est clos sur trois côtés avec une ouverture relative sur le quatrième puisqu’une grille monumentale et une haie palissée le garnissent. La volonté du pouvoir adjudicateur est de réaliser un aménagement essentiellement minéral à cet endroit en y supprimant l’élément « eau » qui semble être la cause de désagréments et d’infiltration dans les locaux en sous-sol.
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La configuration des lieux qui propose un espace de déambulation protégé (coursive vitrée) permettant de contempler la cour et de l’apprécier par tous temps et en toutes saisons.
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Nous pensons que cette configuration nous offre l’occasion rêvée de créer un espace de contemplation basé sur les 3 grands principes de la composition du jardin japonais « sec » autrement appelé « kare-sansui ».
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Ce faisant, nous proposons de capturer et de reproduire en miniature la nature de manière symbolique à l’aide d’éléments essentiellement « secs » tels que graviers en concassé de marbre blanc et rochers.
Kare-sansui est un mot japonais composé de trois kanjis (idéogrammes) signifiant sec, montagne et eau.
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Il désigne les jardins de pierres et de sables présents dans de nombreux temples japonais. Ces jardins secs célèbres à travers le monde sont des monuments de l’esprit zen. Nous considérons que la cour du Parlement est particulièrement propice à recevoir un tel aménagement et les raisons en analogie avec son pendant japonais sont multiples :
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La symbolique du lieu : le Kare-sansui est généralement présent dans de nombreux temples au Japon. La fonction même du Parlement de Wallonie en fait de facto un temple où s’exprime les différentes voix de la démocratie.
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La configuration du lieu : le Karesansui s’exprime généralement dans un lieu clos, à l’intérieur de l’enceinte d’un monastère ou d’un temple. La cour du Saint-Gilles offre une configuration idéale pour présenter un aménagement à vocation spirituelle dans un minimalisme de contemplation.
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L’utilisation du lieu : la simplicité naturelle et le caractère symbolique suffiront pour engendrer chez l’observateur un sentiment de sérénité propice à la réflexion dans un espace où le temps n’a pas de prise et où le dépouillement est synonyme de recueillement. Un lieu de respiration entre les sessions parfois animées du Parlement.
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Tout se joue sur l’abstraction, l’eau qui était présente dans les bassins à démonter est à présent absente mais représentée par des graviers dans lesquels sont dessinés des vagues ondulatoires d’où surgiront quelques pierres disposées selon un ordre impair – 3, 5, 7. Ces pierres (rochers) seront choisies pour leur forme, leur taille, leur couleur et leur texture.
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La présence de différents groupes de pierres servira à créer des centres d’intérêt multiples pour le regard et à mettre l’accent sur ce qui les unissent en montrant que le jardin forme un système complet. Les pierres, placées verticalement et horizontalement, recevront un nom selon le principe de ce qui est dénué de sens en reçoit un.
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